« Geste est le nom de cette croisée où se rencontrent la vie et l’art, l’acte et la puissance, le général et le particulier, le texte et l’exécution. Fragment de vie soustrait au contexte de la biographie individuelle et fragment soustrait au contexte de la neutralité esthétique : pure praxis. Ni valeur d’usage, ni valeur d’échange, ni expérience biographique, ni événement impersonnel, le geste est l’envers de la marchandise. »
Giorgio Agamben, Moyens sans fins, notes sur la politique (1990-1995),
Ed. Rivages, Paris, 1995, p. 90.
« Si la question utopique doit être reposée, c’est dans son articulation au présent, en tant que fonction du devenir, carburant historique, force de résistance indispensable devant les idéologies véristes comme les dystopies scandées sur un ton prophétique, en se constituant, à l'inverse, comme une instance d'ébranlement fictionnel et imaginaire. Ecart qui donne à voir, à dire, l'utopie serait autant une projection vers l'avenir qu'une lecture rendue possible du réel. »
Barbéris Isabelle et al., « Présentation », Cités, 2010/2 n° 42, p. 9-13.